Durée : 50 min


« Tout a été fait donc tout reste à faire »
Duchamp Duchamp

En 1997 nous avons découvert chez un brocanteur alsacien un lot remarquablement homogène d'environ 300 négatifs photographiques sur verre. L'œuvre sans doute d'un photographe professionnel spécialisé dans les portraits en studio. Le vendeur ne savait rien de l'origine ni de l'histoire de ces plaques.

Pour nous, le choc a été immédiat devant la qualité de ce travail photographique et la rigueur très particulière des compositions.

À partir de certaines de ces images nous avons inventé une fiction en croisant cette œuvre avec nos personnages, Duchamp Duchamp, A. Pophtegme, Mona Hurri et Emmanuel Rath. Cela donna des spectacles/performances :
« les Conférences sur Hans K » (« …en ce cas appelez-moi Hans K. » aurait-il dit à Duchamp Duchamp…) et une installation (créée au festival d'Avignon 2001) intitulée "les petites fiancées".


La ribambelle, photographie de Hans K.
(Festival Images et légendes, Pantin, 2006)


En 2012 Michèle Chomette nous a proposé de concevoir, pour sa galerie, une exposition autour de la question de la collection1. À cette occasion nous avons replongé dans le fonds « Hans K » avec moins d'excitation et plus d'observation. Quelques indices nous ont confirmé les liens existant entre ce photographe et l'est de la France (Lorraine et Alsace) ainsi que l'étendue de la période d'activité (1880/90 jusque dans les années 1920/30).

D'autre part, presque toutes les plaques comportent un numéro et les noms de ceux ou de celles qui posaient. L'envie d'en savoir plus sur qui étaient les personnes sur ces photographies2 a déteint sur l'auteur de ces images : qui était donc le vrai Hans K. ?
En regardant ses photographies comme les premiers indices d'une enquête, plusieurs axes de recherche possibles apparaissent : historique, géographique, ethnographique, généalogique, militaire (à partir des uniformes) esthétique… Par exemple, il y avait dans le lot, l'image d'un enterrement… Un point de départ pour ouvrir l'enquête et tenter de retrouver qui était « vraiment » le photographe Hans K.
Une manière de faire se croiser la grande histoire et les petites histoires, les vies modestes et les espaces cachés.

Nous ne savons pas aujourd'hui où cette enquête va nous mener, ni dans quelle mesure elle va aboutir... Notre projet est de rendre compte, lors de séances publiques, de l'avancement des recherches (présentations de documents, interviews…), des découvertes éventuelles et des nouvelles hypothèses de travail.

1 Il y a loin de la poudre aux yeux
2 « Dans cette pêcheuse de New-Haven (…) il reste quelque chose qui ne se réduit pas à un témoignage en faveur de l'art du photographe, quelque chose qu'il est impossible de réduire au silence et qui réclame avec insistance le nom de celle qui a vécu là, qui est là encore réelle et qui ne passera jamais entièrement dans l'art. » W. Benjamin, Petite histoire de la photographie.



A - Photographie de Hans K. (tirage moderne) © Fondation Pr Swedenborg pour
l'Art Contemporain
B - Photographie de Hans K. (tirage moderne) © Fondation Pr Swedenborg pour
l'Art Contemporain
C - Photographie de Michel Jacquelin : La photo de Hans K. in situ, rue Mathieu de Dombasle,
à l'angle de la rue Gabriel Péri, ancienne rue Nationale, à Dombasle
© M. Jacquelin
D - Photographie de Hans K. (tirage moderne) : un enterrement rue Mathieu de Dombasle,
à l'angle de la rue Nationale
© Fondation Professeur Swedenborg pour l'Art Contemporain









 Conférences sur Hans K.
 Dispersion des cendres de DD
 Il y a loin de la poudre aux yeux

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